Le square du Temple (Paris 3e), © Le Marais Mood
Si la mairie de Paris mise sur cette votation pour accélérer la transformation écologique de la ville, chaque arrondissement ajoute une autre question, concernant son territoire. Pour Paris-Centre la question supplémentaire est : « Pour ou contre davantage de commerces de proximité, de logements et de végétalisation sur l’île de la Cité ? » A noter que l’île où se trouve Notre-Dame possède une forte proportion de résidences secondaires.
L’objectif affiché ? Rendre Paris plus vert, plus calme, et plus respirable. Mais derrière cette idée séduisante, des questions se posent. Quelles seront les rues concernées ? Comment la circulation et l’activité économique seront-elles impactées ? Les opposants dénoncent un manque de transparence, avec aucune liste précise des rues ciblées et pas d’étude d’impact sérieuse.

La maire de Paris, socialiste, et les défenseurs du projet rêvent d’une île plus verte, plus vivante, avec des commerces qui feraient revivre ses ruelles. De l’autre, les puristes crient au sacrilège, brandissant l’étendard du patrimoine et de l’authenticité. D’autant que l’Ile Saint-Louis et la rive gauche, toutes proches, offrent de nombreuses propositions de commerces de proximité.
Dans un ouvrage récent l’architecte Marc Perelman ne dit pas autre chose sur les mutations de la métropole parisienne. Il affirme : « L’île de la Cité est en passe de se transformer en un « incubateur touristique olympisé » avec une Notre-Dame restaurée grâce aux J.O. ».
Selon un sondage, 71 % des Parisiens seraient favorables à un tel projet, motivés par l’amélioration de la qualité de l’air et la réduction du bruit. La mairie argumente dans la presse : « C’est un vote qui ne se limite pas à l’écologie ; c’est aussi une question de style de vie. »

De son côté, le maire de Paris-Centre Ariel Weil souhaite « en finir avec une cité administrative triste et déserte. Avec moins de voitures, plus de vrais habitants et des familles » (Le Parisien).
La votation comporte une première : les jeunes de 16 à 18 ans pourront y participer, marquant une nouvelle étape dans l’engagement citoyen, à condition de s’être inscrit avant le 26 février 2025. Certains y voient un coup de jeune, pour la démocratie locale quand d’autres soupçonnent une manœuvre politique : cette population ne conduit pas.
Si le « pour » l’emporte, un travail d’identification des rues, associant les Parisiennes et Parisiens, sera lancé à l’échelle des arrondissements à partir du mois d’avril, avant de réaliser les études de faisabilité. On estime à trois ans le temps nécessaire à la mise en œuvre de l’ensemble des travaux dont la programmation sera définie en 2025. Depuis 2020, plus de 10 000 places de stationnement en plein air ont été supprimées, et 197 rues ont été végétalisées.
La votation est aussi un test politique pour Anne Hidalgo. À un an des municipales de 2026, la maire de Paris joue gros. Si le « oui » l’emporte, elle pourra se targuer d’avoir le soutien populaire pour accélérer sa transformation écologique de la ville.
Où voter ?
- QJ – Quartier Jeunes : 4 place du Louvre – 75 001
- Espace Parisien des Solidarités : 8 rue de la Banque – 75 002
- Mairie de Paris Centre : 2 rue Eugène Spuller – 75 003
- Académie du Climat : 2 place Baudoyer – 75 004
Texte : Katia Barillot
22.03.25