Sara-Vide Ericson, « The Living Rock (That Ends Time) », 2023, photo : Nora Bencivenni / Galleri Magnus Karlsson. Le format de l’image a été modifié.

La venue de l’artiste Sara-Vide Ericson dans le Marais est un petit événement. Après avoir exposé un peu partout dans le monde, cette Suédoise, présentée dans son pays comme « l’artiste la plus influente de sa génération », expose pour la première fois en France, avec une vingtaine d’œuvres produites, spécialement pour l’Institut suédois.

« Vous allez voir ce que vous allez voir », avait prévenu voilà quelques mois la nouvelle directrice de l’Institut suédois Sara Arrhenius (en fonction depuis le début de l’année), très en amont de cette exposition lui tient particulièrement à cœur du fait qu’il s’agit de la première programmation de son mandat. Et en effet, l’accrochage mérite le détour.

”The Storm Within”, 2021. Huile sur toile, 170×120 cm

« Le processus créatif de Sara-Vide Ericson repose sur une forme de performativité, poursuit Arrhenius. Tout commence par une chasse au motif, en dehors de l’atelier. Se considérant elle-même comme une chasseuse-cueilleuse, l’artiste chasse, collecte, rapporte chez elle puis sélectionne ces objets, expériences ou morceaux de paysage et les assemble en peinture dans l’atelier. Quand l’artiste a une image en tête, il faut d’abord qu’elle la réalise en vrai. Cela explique peut-être le pouvoir d’envoûtement des œuvres de Sara-Vide Ericson. »

Cette œuvre se caractérise par de grandes peintures à l’huile, figuratives, inspirées de son environnement proche. « Ses toiles ne sont ni des autoportraits nombrilistes ni des paysages naturalistes, continue la directrice, qui s’est chargée de la curation avec Marion Alluchon. Parmi les motifs récurrents de son travail, des objets-souvenirs liés à diverses histoires et expériences, ses propres chevaux ou encore la nature qui l’entoure : forêts, rivières ou marécages du nord de la Suède où elle a grandi et s’est réinstallée voilà dix ans. « Mais l’artiste ne peint pas la « belle nature », reprend la directrice. Elle boycotte par exemple le vert tendre printanier, qui est souvent la carte postale de la nature suédoise. »

Du 17 octobre 2023 au 18 février 2024 

« Desire of the Tail », par Sara-Vide Ericson
Institut suédois

11 Rue Payenne, 75003 Paris
Du mercredi au dimanche de 12h à 18h
Tel : 01 44 78 80 20

Texte : Axel G.

16.10.23