© Wagon Landscaping/Ville de Paris
New York a son mémorial du 11-Septembre, au pied de Manhattan. Paris aura son mémorial du 13-Novembre, dans le Marais, juste derrière l’Hôtel de Ville, sur le parvis de l’église Saint-Gervais. Déjà, l’accès à la rue François-Miron a été bloqué pour les bus et les automobilistes. On n’y passera plus qu’à pied.
Le bus 96 a déjà modifié son itinéraire en faisant un crochet, qui passe désormais par les quais et la rue du Pont-Louis-Philippe avant de récupérer la rue François Miron et de tourner à droite vers Saint-Paul.
Place Saint-Gervais, © Axel G
De pierre et d’eau, le monument new-yorkais est franchement minéral ; le jardin du souvenir parisien, à la mémoire des victimes de la folie islamiste, sera, lui, plutôt végétal.
Le jardin du 13 novembre 2015 se composera de six parcelles de jardin symbolisant les endroits où se sont déroulés les événements de la funeste journée : le Bataclan, la Belle équipe, la Bonne Bière, le Casa Nostra, le Comptoir Voltaire, le Stade de France.
Des blocs de pierre surgis du sol, d’une hauteur irrégulière, représenteront la violence des événements. De plus, six stèles, correspondant aux lieux attaqués, porteront les noms gravés des victimes. En face de chacune d’elles, un banc de granit permettra de se recueillir.
Le plan du projet de jardin mémoriel place Saint-Gervais, © Wagon Landscaping / Ville de Paris
Le jardin est par ailleurs organisé autour de deux arbres chargés d’histoire : l’orme de Saint-Gervais, auprès duquel était rendu la justice au Moyen-Âge, et l’olivier de la Paix, nouvellement planté. Ces deux arbres correspondent à deux espaces de commémoration : le premier, tourné vers la façade arrière de l’Hôtel de Ville, permettra d’accueillir une commémoration de grande ampleur ; le second tourné vers l’église sera réservé aux cérémonies plus intimistes.
La livraison du jardin est prévue au printemps 2024.
La création d’un espace mémoriel, où qu’il soit dans le monde, représente toujours un défi. Car un mémorial n’atteint son but que s’il parvient à susciter une émotion. C’est le point de départ de tout re-surgissement d’une mémoire. S’il n’y parvient pas, l’œuvre est ratée.
Le « 9/11 Memorial » de Manhattan parvient indéniablement à bouleverser les visiteurs. Le mémorial de la Shoah, à Berlin, près de la Porte de Brandebourg, est plus problématique dans la mesure où il est devenu un terrain de jeu propice aux selfies. Gageons que le mémorial des attentats du 13-Novembre remplira sa mission.
Texte : Axel G
10.01.24