Maire adjointe du IVe arrondissement chargée de la lutte contre l’exclusion et des personnes âgées depuis 2014, Anne Lebreton, entrée tard en politique, a travaillé dans le milieu associatif auprès des parents d’élèves, des sans-abri et des femmes victimes de violence. Elle est la tête de liste pour Paris Centre de la liste Villani.

Quelles critiques à l’égard d’Anne Hidalgo ?
Elle ne sait pas coopérer avec les élus qui ne sont pas de son bord. Paris est une capitale où beaucoup de bâtiments et d’infrastructures ne se trouvent pas sous la responsabilité municipale. Il en va ainsi du transport, qui dépend de la région. Or, le maire de Paris doit être un chef d’orchestre. Anne Hidalgo s’est opposée à la région et au gouvernement. Elle a fait de Paris une forteresse au détriment des habitants. Paris a besoin de dialogue.

Et ses réussites ?
Anne Hidalgo a été volontariste sur le développement durable, qui est un enjeu d’avenir essentiel. Ce volontarisme a installé un sentiment d’urgence chez de gens. C’est à mettre à son crédit. En revanche la méthode est critiquable. Prenons l’exemple des doubles voies pour vélos : la mairie a réalisé la moitié des pistes cyclables promises. On s’aperçoit maintenant que ce n’est pas suffisant aux heures de pointe et très dangereux pour les cyclistes. Autre problème : elle a autorisé les trottinettes débridées, sans planification, sans réflexion à l’avance. Cela a créé des problèmes de sécurité partout.

Vos priorités pour Paris Centre ?
Il faut créer une communauté de vie dans des arrondissements qui ont des histoires différentes. Paris Centre, c’est une variété de petits villages dont chacun veut garder sa spécificité. Aussi, l’on commence à manquer de médecins. L’un de mes projets est de créer un lieu destiné aux services à la personne, destiné en particulier aux personnes âgées ou dépendantes. Cette « maison commune » serait un petit centre de médecine légère.

Autre chose ?
Deux projets patrimoniaux me tiennent à cœur. Il s’agit de conserver la mémoire du quartier. Je voudrais transformer l’ancien restaurant Goldenberg en petit musée de la vie quotidienne juive sur le modèle du Tenement Museum consacré à l’immigration à New York, dans le Lower East Side.

L’autre projet est comparable, mais serait dédié au « Marais gay », composante fondamentale de notre identité locale. D’autre part, Cédric Villani nourrit une ambition pour l’île de la Cité qui, avec moins de cinq cents habitants, est un lieu désert. Il souhaite mettre en place un grand centre de recherche, un centre universitaire sur la démocratie participative, sur le développement durable, qui attirerait les chercheurs du monde entier.

Êtes-vous pour ou contre la piétonnisation ?
Contre ! Je suis très opposée à la piétonnisation totale du centre de Paris. Très souvent cela entraîne une désertification des centres. La mono activité s’y installe, les commerces alimentaires ferment, le prix du mètre carré flambe. C’est une spirale descendante. On a vu le résultat aux Halles, ou rue de la Huchette, dans le Quartier Latin : ce sont des quartiers historiques qui ont perdu leur cachet.

Pourquoi avoir rejoint Cédric Villani ?
Parce qu’il est libre, il n’est pas dans des postures, le rejet de l’autre, le manichéisme. Il porte un projet et cherche à réunir les gens. Et il veut réussir en réalisant le Grand Paris, là où Anne Hidalgo a échoué. Ce projet concerne les Parisiens comme les gens qui viennent travailler dans la capitale. Cédric Villani a déjà commencé à rencontrer les villes de la petite couronne, il veut élargir Paris en prolongeant les arrondissements comme cela s’est déjà fait par le passé.

Cédric aime le dialogue, il parle à tout le monde c’est même ce qui fait sa spécificité. Il a une grande capacité à échanger, il ne voit pas les gens comme des rivaux, il est le contraire de quelqu’un de sectaire. Il pense que tout le monde a quelque chose à apporter, il peut parler à un maire de droite, à un maire de gauche. Il aime décloisonner et il le fait tout le temps. Il prend les bonnes idées d’où qu’elles viennent. Sa mandature sera selon la règle des 4D : Diagnostic, Décloisonnement, Discussion, Décision.

De plus, Cédric Villani sait décider et arbitrer. Ce sera un maire extraordinaire pour Paris. Il aura une capacité à faire rêver. Il est cultivé, hyper curieux, avec ce grain de génie qui le rend si intéressant. Il s’intéresse à la musique, à la chanson et il essaye de s’intéresser au foot, avec moins de succès pour l’instant ! Mais quand il s’empare d’un sujet il n’abandonne pas avant d’avoir compris.

Enfin, dernière chose, le profil de Cédric Villani est très international, ce qui correspond parfaitement à Paris. Notre capitale est une ville monde qui a besoin d’une personne comme lui.

Texte : Katia Barillot
Photos : ©Anaïs Costet

13.02.20