Anonyme, Pendentif oeil droit bleu peint en miniature Gouache, monture en or, verre sur les deux faces, 4,3 x 2,1 cm (Paris, musée Carnavalet – Histoire de Paris)
L’ouïe, l’odorat, le toucher, le goût, la vue : des cinq sens, c’est peut-être le dernier qui a la prééminence. Et à travers l’œil, chaque regard est unique. Celui que propose le musée Victor Hugo avec l’exposition Regards est si audacieux et singulier qu’il mérite de s’y arrêter.
Ce qui est proposé au visiteur n’est pas une exposition comme les autres mais un projet innovant élaboré par un personnage fictif – une certaine Lucienne Forest – a qui a été confiée la curation de cette expo, dans le Marais, à Paris.
Alexandra Sacha Pabst, Autoportrait, ombre, à l’hôtel Mayflower, 1983 Photographie, tirage gélatino-bromure, 36 x 24 cm (Paris, musée Carnavalet – Histoire de Paris)
Derrière ce nom se cache en réalité un collectif d’une quinzaine de patients en psychiatrie qui, en collaboration avec le musée Victor Hugo, a choisi le thème de l’exposition, discuté du choix des 80 œuvres présentées et rédigé la totalité des textes figurant dans l’exposition.
Le résultat, c’est une exposition foisonnante originale et forcément subjective, qui se nourrit d’émotion et suit un parcours en quatre parties : L’œil, l’autoportrait ; Voir ou regarder ; Vision, imagination ; Mythes et réalités.
Rembrandt (Rembrandt Harmensz Van Rijn) (1606-1669), Rembrandt aux cheveux hérissés, 1631 Eau-forte, 6,4 x 6 cm (Paris, Petit Palais, musée des beaux-arts de la Ville de Paris)
La sélection séduit par son éclectisme avec des œuvres issues des collections des musées de la Ville de Paris, du Fond d’Art Contemporain – Paris et la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris : on admire ici, un autoportrait torturé de Rembrandt (1606-1669) ; là une toile d’Eduardo Arroyo (1937-2018) intitulée Entre espoir et désespoir ; plus loin une lithographie d’Odilon Redon (1848-1916) ; ou encore la Tête de méduse signée Antoine Bourdelle (1861-1929).
Lucien Jonas (1880-1947) Œdipe, tête et main gauche, étude pour le panneau II de la salle des fêtes de la maison des Centraux, rue Jean Goujon, 1916 Fusain rehaussé de lavis aquarellé, papier vergé, 81 x 47 cm (Paris, musée Carnavalet – Histoire de Paris)
Il y a aussi des portraits et autoportraits de l’hôte des lieux : un certain Victor Hugo (1802-1885) qui, en matière de regard sur les choses, la vie et les gens, en savait un rayon.
Maison de Victor Hugo
6 place des Vosges, 75004 Paris
Du lundi au dimanche de 10h à 18h
(sauf lundi, 1er janvier, 1er mai, 25 décembre)
Tél : 01 42 72 10 16
Jean-Claude Vénézia (1941-2013) Boutique d’antiquité, avenue du Président Wilson, 1976 Photographie, 31 x 24 cm (Paris, bibliothèque historique de la Ville de Paris)
Texte : Katia Barillot
26.02.22