Ils ne sont pas nombreux les privilégiés qui ont dégusté le miel du Marais, au délicieux goût de tilleul et une légère note mentholée. Rien d’étonnant à cela : la dernière récolte n’a donné que 30 kilos (l’équivalent de 60 pots) et la précédente 1,5 kilo. Ce qui n’est pas mal pour une production démarrée en 2019 sur le toit du Carreau du Temple.

C’est là, à huit mètres au-dessus de la rue, que l’apiculteur André Behlouli a installé trois ruches, avec l’association de groupement de défense sanitaire apicole (GDSA 94 et 75), qui gère de nombreux ruchers. Ainsi, le miel du Marais s’ajoute à ceux, parisiens aussi, produits sur les toits de l’Opéra Garnier (2e), du Crédit municipal (4e) et au Jardin du Luxembourg (6e).

« Pour le Carreau du Temple, j’ai implanté des Buckfasts, qui sont une espèce moins agressive que l’abeille noire (apis mellifera) ou italienne (apis mellifera ligustica), explique ce passionné qui est aussi le vice-président du Groupement de défense sanitaire des abeilles, dédié à la préservation des butineuses à rayures. La Buckfast est très travailleuse et sa reine est très prolifique, précise cet ingénieur à la retraite. C’est une race privilégiée dans les squares, bois, jardins, parcs et cimetières parisiens. »

Au « Carreau », André Behlouli a implanté 3 ruches de 20.000 abeilles chacune. Au pic de la saison apicole (mai-juin), cette population d’insectes peut être multiplié par trois ou quatre.

Ici, la direction de l’institution culturelle ressuscite une tradition. « Naguère, il y avait ici une dizaine de ruches mais elles étaient vides depuis un bon moment », raconte Sandrina Martins la directrice du Carreau qui, avec le secrétaire général du lieu, Christophe Teillout, se charge de s’assurer du développement des essaims. Et bonne nouvelle, jusqu’ici, tout va bien.

Texte : Katia Barillot
Photos et vidéo : ©Anaïs Costet

07.05.20