Emmanuel Perrotin, ce ne sont pas seulement une galerie d’art contemporain dans Le Marais et une poignée d’autres à travers le monde : New York, Hongkong, Seoul, Tokyo, Shanghai. C’est avant tout une trajectoire comme on les aime, une success story. En deux décennies, ce fils d’un employé de banque et d’une mère au foyer né à Montreuil est devenu l’un des galeristes les plus en vue sur la scène mondiale de l’art contemporain. Et cela sans réseau, sans fortune, sans aucun diplôme.
Tout commence alors que ce jeune homme né en mai 1968 qui fait la fête non-stop enchaîne les petits boulots, de coursier à vidéaste de mariages. Il se rêve scénariste mais une amie noctambule qui, comme lui, fréquente assidûment les Bains Douches, l’emmène dans la galerie de son père. C’est la révélation.
Perrotin, dont la culture artistique s’arrête aux Impressionnistes, apprend que les galeries sont habituellement ouvertes entre 14 et 19h. Des horaires parfaitement compatibles avec la vie d’un bambochard qui se réveille tard. Alors, lorsque quelques mois plus tard, il rencontre un étudiant de SciencesPo qui ouvre une galerie dans le Marais, il en devient l’assistant, puis le communiquant.
Mais, dès 1990, notre autodidacte audacieux se lance à son compte : il ouvre sa propre galerie. Cela lui va comme un gant : il a du nez, de l’optimisme et de l’énergie à revendre. Entre lui et ses artistes, des relations de confiance s’installent. Parmi ceux qu’il aide alors à s’épanouir, certains sont devenus des stars planétaires : Damien Hirst, Takashi Murakami, Marina Abramovic, John Arleder, d’autres encore. Aujourd’hui, la galerie Perrotin représente une cinquantaine de grands noms parmi lesquels Pierre Soulages, Sophie Calle, Takashi Murakami, Xavier Veilhan ou Pharrel Williams. Rien que ça !