Otinaho, Namibia – Janvier 2017, © Stephan Gladieu
C’est l’heure de l’Afrique ! Après le Prix Goncourt attribué au Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, voici la foire d’art et de design d’Afrique AKAA, soit As known as Africa qui s’installe, pour sa 7e édition, dans le Marais, à Paris. Au Carreau du Temple, cette manifestation présente le « best of » des artistes du continent qui sont de mieux en mieux connus et de plus en plus côté. Autrement dit : c’est le moment d’investir dans le continent.
DU 12 au 14 novembre, le carreau accueille 40 galeries qui présentent leurs plasticiens, peintres, sculpteurs, photographes, venus d’Afrique subsaharienne, du Maghreb et, aussi, de France, émergents et confirmés. Des marchands d’art prestigieux comme Didier Claes côtoient ici des galeries angolaises, sud-africaines, sénégalaises, ivoiriennes, belges, anglais ou encore… « maraisiennes », comme Nil Gallery et 193 Gallery.
Voici la sélection, non exhaustive, du Marais Mood.
► October gallery (Royaume Uni)
• Alexis Peskine
Nous l’avions découvert en 2018 lors d’un précédent Akaa et nous avons hâte de revoir cet artiste intransigeant dont le travail rend hommage aux réfugiés économiques africains contraints d’émigrer vers l’Europe au péril de leur vie. Né à Paris d’un père franco-russe, d’une mère afro-brésilienne, ce petit-fils d’un rescapé de la Shoah, sorti major de l’université Howard, de Washington, dessine des visages – minutieusement construits — avec des clous.
La taille des têtes de clou et la profondeur de leur relief confèrent à ces portraits un magnétiques ou transparaissent à la fois la souffrance et la résilience. Alexis Peskine est aussi vidéaste et de photographie.
Alexis Peskine, AKAA 2018 ©Anaïs Costet
► Fisheye gallery (France)
• Delphine Diallo
Initialement monteuse vidéo, graphiste et spécialiste en effets spéciaux dans l’industrie musicale à Paris, cette artiste visuelle et photographe franco-sénégalaise vit à Brooklyn depuis 2008. Diplômée de l’Académie Charpentier, Delphine Diallo associe l’art à l’activisme à travers ses photos et collages. Elle remet en cause les normes à travers son point de vue où se mêlent anthropologie, mythologie, religion, science et même arts martiaux !
Soleita Ekonda Botolo, Delphine Diallo, 2015
► This is not a white cube gallery (Portugal)
• Alida Rodrigues
Il est toujours question de la mémoire, de l’identité et de leur manipulation à travers l’histoire, dans les œuvres d’Alida Rodrigues. Sa dernière série intitulée « L’histoire secrète des plantes » se compose de collages d’illustrations botaniques sur des cartes de visite et ancien portrait-cartes en vogue au tournant des années 1900. Crocus, lys, tulipes, ananas se juxtaposent au visage du propriétaire de la carte.
► School gallery / Olivier Castaing (France)
• Stephan Gladieu
Récemment célébré aux rencontres photographiques d’Arles (avec une série sur la Corée du Nord), le photographe Stephan Gladieu continue de parcourir le monde pour construire une œuvre de portraits saisissants qui sont autant de tableaux. Après ses extraordinaires images d’Hereros namibiens, de Surmas éthiopiens et de Maï-Maï congolais, l’ancien photoreporter du Figaro magazine et de L’Express présente son stupéfiant projet « Homo détritus », consacré au fléau de la pollution. Un véritable travail de plasticien son art qui prend des allures de documentaire augmenté d’une dimension picturale qui oblige le spectateur à réfléchir aux enjeux de notre temps.
HOMO DETRITUS, Untitled #21, Stephan Gladieu, 2020
► Magnin – A, (France)
• Chéri Samba
Tout le monde reconnaît le trait de crayon de Chéri Samba et sa palette chromatique vive et contrastée. Natif de la République démocratique du Congo, le peintre travail sur ses toiles sans croquis préalable, à l’inspiration pure. Il y ajoute un texte car, selon lui, « l’écriture attire le regard et permet de mieux apprécier l’œuvre ». Souvent présent dans ses tableaux sous forme d’autoportraits, Chéri Samba aborde des sujets universels : mœurs, sexualité, maladie, inégalités sociales, corruption, etc.
Les excitants que nous connaissons, Chéri Samba, 2018
▼ Carreau du Temple
4 rue Eugène-Spuller, 75003 Paris
06.11.21