L’hôtel Barbette, ©Le Marais Mood
Au cœur du Marais, l’une des artères les plus discrètes du quartier porte un nom illustre : la rue Barbette.

Né vers 1250 et décédé en 1321, Etienne Barbette est issu d’une famille bourgeoise ayant réussi à constituer un important patrimoine immobilier. Étienne va hériter d’une maison située au 14-16 de la rue de la Barre du Bec, actuelle rue du Temple.

Et devenir, en quelques années, un personnage influent qui va occuper des postes clés sous les règnes de Philippe III (1245-1285). Ce fils de Louis IX, dit « Saint Louis » et de Marguerite de Provence qui régna de 1270 – 1285 avant que Philippe IV le Bel (1268-1314) occupe sa place sur le trône, de 1285 – 1314.

Ces deux monarques lui font une confiance sans bornes. Philippe III, surnommé le Hardi, est un roi chevaleresque, déterminé mais prudent, qui a cherché à affirmer l’autorité royale tout en poursuivant les politiques de son père, Louis IX.

Tandis que Philippe le Bel, son fils, est un monarque autoritaire et centralisateur, qui s’attache à renforcer la souveraineté du royaume, notamment par ses réformes judiciaires et financières, ce qui lui valut le surnom de « roi de fer ».

Philippe IV pour enrayer ses difficultés financières et monétaires n’hésitera pas à abattre l’ordre du Temple devenu une puissance financière internationale, et en expulsant les Juifs tout en confisquant leurs biens. Il rétablit une monnaie d’or qui va rester stable pendant plus d’un siècle. (cf Wikipedia)

Maître des monnaies du roi de 1296 à 1306, Barbette est pragmatique et habile dans la gestion des finances, il supervise la frappe et la circulation de la monnaie royale, un rôle crucial pour l’économie du royaume.

Il va également occuper à quatre reprises le poste de prévôt des marchands de Paris entre 1298 et 1304, ainsi que celui d’échevin de la ville.

Son lien avec le quartier du Marais est marqué par la construction de son logis, en réalité une vaste propriété située dans le Marais. En effet au début du XIVe siècle, Étienne Barbette transforma ce terrain en une résidence de repos à l’extérieur de Paris. À l’origine modeste maison de campagne, elle fut progressivement embellie pour devenir un véritable palais de plaisance.

Hôtel Barbette rue Vieille du Temple, ©Le Marais Mood

Connue sous le nom de « Courtille Barbette », elle occupait approximativement un quadrilatère formé par les actuelles rues Vieille-du-Temple, des Francs-Bourgeois, Payenne et du Parc-Royal, dans l’actuel 3e arrondissement de Paris. Cette résidence, entourée de jardins et de vignes, témoignerait de son statut et de sa richesse.

Mais son rôle de maître des monnaies lui attira l’hostilité populaire, notamment lors du soulèvement populaire contre la dévaluation des monnaies, ce qui aboutit au pillage de la maison d’Étienne Barbette le 16 décembre 1306.

En réponse à l’émeute et la mise à sac de la maison de son maître des monnaies, l’implacable Philippe le Bel ordonne, le 28 décembre, l’exécution de 26 insurgés, dont les corps furent ensuite exposés, en signe de dissuasion, à chaque porte de la ville.

L’influence de Barbette sur le quartier ne s’arrête pas là. Une des entrées de l’enceinte de Philippe Auguste, située au début de la rue Vieille-du-Temple, portait son nom : la Porte Barbette. L’hôtel Barbette fut plus tard, en 1407, le lieu de l’assassinat de Louis d’Orléans.

Assassinat du duc d’Orléans, rue barbette, Boulanger, Louis Candide (dessinateur-lithographe), Frey, Jean Georges (imprimeur), 1833, Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Après sa mort, la propriété d’Etienne Barbette fut progressivement lotie et urbanisée, contribuant à transformer le Marais en un lieu de résidence prisé par la noblesse et la haute bourgeoisie.

Texte : Katia Barillot

23.09.24

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