Restaurant Anne – Le Pavillon de la Reine
Mais qui est donc cette « Anne » dont tout le monde dit tant de bien ? C’est Anne d’Autriche ! L’épouse de Louis XIII, dont la statue équestre trône au milieu de la place des Vosges, et la mère du Roi Louis XIV. Avec un tel pedigree, il fallait que le restaurant qui porte son nom, au numéro 28, de la place des Vosges soit à la hauteur.
Ce qui est le cas : inauguré en 2018, « Anne » a décroché sa première étoile Michelin quelques mois plus tard seulement. Et lors d’un dîner intime, un soir de mars, on comprend mieux pourquoi. De A à Z, c’est un sans-faute.
Tout commence dans les murs du Pavillon de la Reine, du nom de l’hôtel cinq étoiles où se trouve la table d’Anne, comme dans un manoir, on découvre Anne après avoir traversé une petite cour déjà fréquentée par les mousquetaires de Louis XIII.
Cour du Pavillon de la Reine
Dans le petit salon, à gauche de l’entrée, crépite un feu de bois. A droite, c’est le restaurant dont le décor feutré de bibliothèque abrite huit tables et une vingtaine de couverts. Simple et chaleureux, l’accueil – ainsi que le service – est généreux et attentif. Ce qui, comme on sait, est la signature du vrai luxe.
Quant au repas c’est un feu d’artifice. Des exemples ? En voici plusieurs. Commençons par le commencement. En entrée : un tartare de Saint-Jacques, pommes granny et céleri, émulsion réglisse et caviar golden ou ce foie gras accompagnant un artichaut confit en barigoule avec un soufflé contemporain qui, lui aussi, vaut son pesant de louis d’or (ou d’euros ; 60 pour être précis).
Ce soir-là, le dîner en tête-à-tête se poursuit, pour l’un, avec une sole amandine, daïkon glacé au soja, palourde et crémeux citron (80 euros) et, pour l’autre, par une selle d’agneau, marjolaine, mille-feuille de pomme de terre et scamorza (65 euros). Et en dessert : une merveilleuse orange givrée, sablé breton et crème diplomate à la fleur d’oranger (18 euros). D’une originalité rare !
Saint-Jacques, pommes verte et céleri, émulsion réglisse et caviar golden – Restaurant Anne, Pavillon de la Reine
Le tout, arrosé d’une belle succession de vins parfaitement assortis : du champagne brut rosé Bollinger, avec sa belle longueur en bouche et ses bulles fines au parfum de fruits rouges sauvages, l’exquis rouge Crozes Hermitage de Yann Chave, du Vouvray moelleux Clos du Bourg, un vin blanc Chateau Estanilles inverso 2015 aux notes fraiches, des crus qui ont de la personnalité.
Un vrai banquet, en somme, joyeux et parfaitement dosé. Les convives des tables voisines eux aussi affichaient tous un air comblé, visiblement satisfaits de voir la gastronomie française déployer ses ailes grâce au chef, Mathieu Pacaud.
Ce dernier a de qui tenir. Son père Bernard Pacaud préside, depuis quatre décennies, aux destinées du triple étoilé L’Ambroisie, de l’autre côté de la place des Vosges. Bon sang ne saurait mentir !
Pacaud chef du restaurant Anne, Pavillon de la Reine
▼ Anne au Pavillon de la Reine
28 place des Vosges, 75003 Paris
Du mercredi au samedi de 12h30 à 14h00 et de 19h – 22h00
Le dimanche de 12h30 à 14h00
Tel : 01 40 29 19 19
Texte : Katia Barillot
26.03.22