Mise en place depuis le 5 novembre 2024 dans Paris Centre (1er, 2e, 3e et 4e arrondissements), la zone à trafic limité est loin de faire l’unanimité. (1er, 2e, 3e et 4e arrondissements). « Ça va tuer le commerce de proximité », estime 184 professionnels qui partent en guerre contre la mairie en dénonçant « une mesure injuste et préjudiciable à l’ensemble des commerces parisiens et plus généralement, à Paris ». Ces commerçants s’inquiètent d’une « baisse importante de la fréquentation dans les quartiers concernés, notamment en raison d’une communication confuse sur les règles d’entrée. »
Au cœur de la capitale, l’espace qui s’étend de la place de la Concorde à celle de la Bastille et de la place de la République aux berges de la Seine n’est plus autorisé à l’ensemble des véhicules. Seuls les voitures de secours, les bus, les taxis, les personnes à mobilité réduite, les résidents, les travailleurs et le trafic de « destination », c’est-à-dire ceux qui ont un point de départ et d’arrivée dans le secteur, peuvent y circuler. A partir de juin les contrevenants écoperont d’une amende de 135 euros.
« Paris est en train d’étouffer », estiment des dizaines de commerçants qui, le 20 décembre, ont déposé un recours en justice avec l’appui de deux fédérations nationales contre la Ville de Paris. Objectif : obtenir l’annulation de la zone à trafic limité.
Le Journal du Dimanche écrit : « Pour justifier son projet, la mairie s’est appuyée sur une étude de l’Apur, début 2024, démontrant que « plus de 88 % des clients des commerces de Paris Centre se déplacent à pied ou en transport en commun ». Pour autant, selon Me Ian Ouaknine qui défend les professionnels en colère, « l’instauration de la ZTL est illégale […] Elle repose sur une étude d’impact incomplète et des données obsolètes, datant de 2017. » Il explique qu’« aucune étude n’a été réalisée à propos de l’impact de la ZTL sur l’activité commerciale ».
Les professionnels dénoncent la manière dont la ZTL a été mise en place. « Une mesure déséquilibrée, prise sans considération des réalités économiques locales », juge Patrick Aboukrat, président du comité Marais Paris. A suivre.
Zone à trafic limité sur l’Île-Saint-Louis, ©Le Marais Mood
Texte : Axel G.
26.12.24