Beaucoup de choses sont dites et écrites sur la circulation à Paris. Reconnaissons-le : il est difficile de se faire une opinion. D’un côté, critiquer les excès de la politique anti-voitures risque de vous faire passer pour un dangereux réactionnaire. De l’autre, abonder dans le sens de la mairie peut vite vous transformer en caricature de « bobo » parisien, insensible aux problématiques de certains commerçants et des personnes âgées extérieures au quartier qui voudraient y accéder.

Mais lorsque les soignants à domicile dont SOS Médecins tirent le signal d’alarme en affirmant que « la circulation a Paris centre, c’est infernal ! », il faut tendre l’oreille. Interrogé par Le Parisien, un généraliste des Urgences médicales de Paris depuis quinze ans explique que « depuis deux ou trois ans » son travail devient « de plus en plus difficile ». « On ne peut plus circuler, il n’y a plus de tolérance et on n’arrive pas à stationner », ajoute le praticien.

Dans le même article, une autre renchérit : « J’ai dû abandonner un couple âgé qui ne pouvait pas se déplacer, dont le seul inconvénient était d’habiter rue de Rivoli (Ier), car je ne pouvais plus y accéder. Selon elle, « la circulation est devenue complètement démente à Paris » avec « des tas de contraventions » reçues ». Y compris par les médecins qui déplorent la baisse du nombre de places de stationnement, la multiplication des voies à sens unique et les amendes à répétition.

Depuis novembre, les quatre premiers arrondissements sont passés en « ZTL », soit Zone a trafic limité. Il s’agit d’interdire le transit automobile dans le centre de Paris aux véhicules non autorisés (livreurs, dépanneurs, travailleurs, clients de restaurants, résidents, etc.). A partir du mois de mai 2025, les contrevenants seront verbalisés. Pas de quartier, donc !

A l’Hôtel de Ville certains veulent aller plus loin, nous apprend encore Le Parisien. Dauphin adoubé par Anne Hidalgo et président du groupe de la majorité au Conseil de Paris, le candidat socialiste Rémi Féraud a expliqué vouloir « transformer tous les quartiers de Paris en zone à trafic limité ». « Il faut que chaque quartier de Paris bénéficie de cette nouvelle approche de la circulation automobile. Si c’est possible dans Paris Centre, c’est possible partout dans Paris », ajoute celui qui est le rival d’un autre socialiste, Emmanuel Grégoire.

Aurélien Véron, élu de Paris Centre et porte-parole du groupe d’opposition Changer Paris (Rachida Dati), est pour sa part circonspect à propos de la « ZTL » qui doit donner lieu à des contrôles afin de déterminer qui a le droit de circuler ou non : « Comment 20 policiers municipaux de Paris Centre contrôleront-ils 500 000 véhicules par jour dans Paris Centre ? », répond-il au Parisien.

Il n’est pas à exclure que la circulation automobile devienne l’enjeu majeur des élections municipales de mars 2025. Dans le Marais, 180 commerçants et habitants regroupés dans un groupe Instagram ztl.paris contestent la mise en place de la « ZTL » qu’ils jugent « catastrophique pour leurs commerces ».

A Montmartre, les nouvelles mesures de restriction de la circulation donnent également lieu à une fronde entre une partie des riverains et la mairie. Après avoir piétonnisé les abords du Sacré-Cœur, la mairie du XVIIIe en fait autant au pied de la butte.

La déviation du trafic oblige à un détour forcé de plus de 800 m et occasionne un afflux inhabituel de véhicules, d’embouteillages et de concerts de klaxons sur l’avenue Junot. L’association Vivre à Montmartre a déposé un référé-suspension pour obtenir le gel des nouvelles mesures de circulation.

Texte : Katia Barillot

04.03.25

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