Après que plus de 400 pompiers se soient mobilisés pour sauver Notre-Dame de Paris de l’incendie, sa reconstruction, pendant cinq ans, a mobilisé un nombre impressionnant de personnes : 250 entreprises, 2 000 artisans. Mais c’est aussi grâce aux 340 000 donateurs issus de 150 pays que la reconstruction de la cathédrale a pu être réalisée dans un court laps de temps.
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Maurice de Sully (1120-1196) : Évêque de Paris de 1160 à 1196, est à l’origine de la construction de la cathédrale Notre-Dame, ayant posé la première pierre du chantier en 1163. Son projet ambitieux visait à remplacer l’ancienne cathédrale romane, répondant ainsi à l’essor démographique et spirituel de Paris tout en marquant le début d’une nouvelle ère architecturale avec l’émergence du style gothique.
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Louis VII (1120-1180) : Ce roi de France a joué un rôle significatif dans la construction de Notre-Dame de Paris en soutenant le projet initié par l’évêque Maurice de Sully, qui souhaitait remplacer l’ancienne cathédrale romane. Présent lors de la pose de la première pierre en 1163, il a contribué à légitimer et à financer ce chantier monumental, marquant ainsi le début d’une œuvre architecturale qui deviendra emblématique de l’identité parisienne et du style gothique.
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Robert de Cotte (1656-1735) : Architecte du XVIIIe siècle, a été chargé par Louis XIV de réaliser d’importants travaux de transformation à Notre-Dame de Paris entre 1708 et 1725, marquant ainsi une des plus grandes modifications de la cathédrale depuis le Moyen Âge. Sous sa direction, des éléments clés tels que le jubé médiéval ont été détruits et remplacés par un nouveau maître-autel, tandis que des rénovations majeures ont été apportées aux voûtes et à la charpente, contribuant à redéfinir l’intérieur de ce monument emblématique.
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Napoléon Ier (1769-1821) : L’empereur a choisi la cathédrale Notre-Dame de Paris pour célébrer son sacre le 2 décembre 1804, marquant ainsi un tournant symbolique dans l’histoire de la France en se couronnant lui-même, une décision qui a rompu avec les traditions monarchiques établies. Cette cérémonie grandiose, officiée par le pape Pie VII en présence de dignitaires et de militaires, a non seulement légitimé son pouvoir impérial mais a également ancré Notre-Dame comme un lieu central dans l’histoire politique et religieuse de la France.
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Victor Hugo (1802-1885) : A travers son roman emblématique Notre-Dame de Paris publié en 1831, l’écrivain a joué un rôle déterminant dans la valorisation de la cathédrale, la présentant comme un symbole de l’âme parisienne et de l’architecture gothique. Son œuvre a non seulement captivé les lecteurs avec l’histoire tragique de Quasimodo et Esméralda, mais elle a également suscité un mouvement de préservation qui a conduit à la restauration de la cathédrale par Eugène Viollet-le-Duc au milieu du XIXe siècle, renforçant l’importance culturelle et historique de Notre-Dame.
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Esmeralda et Quasimodo personnages emblématiques du roman Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. La première est une jeune bohèmienne dont la beauté ensorcelante suscite les convoitises des hommes et symbolise la pureté et l’innocence. Dans l’intrigue, elle danse sur le parvis de la cathédrale et devient le cœur d’une tragédie où son destin est étroitement lié à celui qui l’aime éperdument : Quasimodo, le sonneur de cloches.
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Eugène Viollet-le-Duc, (1814-1879) : Architecte du XIXe siècle, a joué un rôle déterminant dans la restauration de Notre-Dame de Paris entre 1844 et 1864, redonnant à la cathédrale sa splendeur d’antan après des décennies de déclin. Sa reconstruction emblématique de la flèche, inspirée par des modèles médiévaux, a non seulement sauvé le monument de la destruction, mais a également façonné l’image que nous avons aujourd’hui de Notre-Dame, intégrant des éléments artistiques et architecturaux qui ont alimenté des débats sur l’authenticité de sa restauration.
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Emmanuel Macron : Le président de la République française, a promis de reconstruire Notre-Dame de Paris dans un délai ambitieux de cinq ans dès le soir de l’incendie survenu le 15 avril 2019. Cette promesse a été réaffirmée lors de plusieurs interventions publiques, soulignant son engagement à mobiliser des ressources et des talents pour restaurer la cathédrale, avec l’objectif d’une réouverture en 2024. Malgré les défis initiaux et les doutes exprimés, sa promesse est tenue avec la réouverture du 8 décembre 2024, un peu plus de cinq ans après l’incendie, faisant de cette restauration un symbole de détermination et d’unité nationale que le président souhaitait mettre en avant.
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Renaud Capuçon, le violoniste a entrepris une tournée des cathédrales françaises à l’automne 2019, parcourant Chartres, Lyon, Reims, Amiens et Bordeaux, ainsi que l’église de Saint-Germain-des-Prés, dans le but de récolter des fonds pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris après l’incendie. Sa mobilisation artistique s’inscrit dans l’élan de solidarité nationale qui a suivi le sinistre, et il est aujourd’hui confirmé pour participer au grand concert de réouverture de la cathédrale le 7 décembre 2024.
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Gautier Capuçon, le violoncelliste a apporté un peu de réconfort en jouant « Après un rêve » de Gabriel Fauré devant Notre-Dame de Paris dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019. Son engagement envers la cathédrale se poursuivra lors de la cérémonie de réouverture le 7 décembre 2024, à laquelle il se dit « honoré » de participer pour célébrer la renaissance de ce monument emblématique à travers la musique.
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Ken Follett, écrivain gallois célèbre pour sa fresque médiévale Les Piliers de la Terre, parle des cathédrales avec une intensité rare. Passionné par leur construction et leur symbolisme, il mêle dans ses récits intrigues humaines et détails architecturaux, rendant hommage à ces monuments comme miroirs de la société. Après l’incendie de Notre-Dame en 2019, confirmant son attachement profond à cet édifice emblématique, Ken Follet a écrit Notre-Dame, un livre paru aux éditions Robert Laffont dont les bénéfices ont été reversés à la restauration du patrimoine français.
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Philippe Villeneuve : Architecte en chef des Monuments historiques, responsable de la restauration de Notre-Dame de Paris depuis 2013, il a supervisé l’ensemble du chantier de reconstruction après l’incendie de 2019. Son engagement et sa passion pour la cathédrale se sont traduits par une gestion rigoureuse du projet, visant à restaurer le monument dans son authenticité tout en respectant les délais ambitieux fixés pour sa réouverture.
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Jean-Louis Georgelin (1948-2023) : Ce général, nommé par Emmanuel Macron en avril 2019 pour superviser la reconstruction de Notre-Dame de Paris, a dirigé ce chantier titanesque avec rigueur et détermination jusqu’à sa mort accidentelle, en montagne, le 18 août 2023. Connu pour sa force de travail et son approche directe, il a joué un rôle crucial dans la coordination des différents corps de métiers impliqués dans la restauration, veillant à respecter l’objectif ambitieux d’une réouverture en décembre 2024.
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Rémy et Loïc Desmonts, le premier, charpentier depuis 45 ans, spécialiste de la restauration des monuments historiques, a sélectionné les arbres pour la nouvelle charpente, tandis que son fils Loïc a dirigé le projet, fabriqué les outils spécifiques et supervisé la transformation de ces plus de 1000 chênes en poutres utilisées en particulier pour la charpente de la nef, selon des techniques médiévales.
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Jackson DuBois : Ce directeur de la Timber Framers Guild, un groupe professionnel chargé de promouvoir les métiers de la charpenterie, est venu des Etats Unis pour participer à la reconstruction de la flèche emblématique de Notre-Dame de Paris, travaillant aux côtés des charpentiers français de l’entreprise Asselin. Il décrit cette expérience comme le « pinacle de sa carrière », soulignant l’enrichissement profond qu’il a tiré de la collaboration avec les divers corps de métiers et de l’accueil chaleureux de la population locale.
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Jean-Michel Guilment, chef de projet au sein de la maîtrise d’ouvrage pour la reconstruction à la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France, a été l’un des acteurs clés de la reconstruction de Notre-Dame de Paris après l’incendie de 2019, supervisant la mise en sécurité de la cathédrale et coordonnant les premières étapes urgentes du chantier. Sa mission a consisté à définir le cahier des charges, évaluer les besoins et le budget, établir un calendrier prévisionnel, et piloter notamment des opérations cruciales comme la mise hors d’eau de la cathédrale en seulement cinq jours et la sécurisation des pignons et des statues menacées.
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Will Gusakov, membre des Charpentiers sans Frontières, ce charpentier américain du Vermont, a rejoint l’équipe des Ateliers Desmonts en France pendant six mois en 2023 pour participer à la reconstruction de la charpente de Notre-Dame de Paris, apportant son expertise en techniques traditionnelles de charpenterie. Responsable de la conception des principaux treillis de la nef, il décrit cette expérience comme « mieux qu’un rêve », soulignant l’importance de ce projet extraordinaire qui a nécessité plus de 1000 chênes centenaires pour reconstruire la nef et le chœur selon des méthodes ancestrales.
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Philippe Jost : Président de l’Établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, il a joué un rôle crucial dans la restauration de Notre-Dame de Paris, ayant été nommé à la tête du chantier après le décès du général Jean-Louis Georgelin en août 2023. Il a mené à bien ce « chantier du siècle » et à réalisé la promesse du président Emmanuel Macron de rouvrir la cathédrale en décembre 2024.
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Patrick Jouenne : MOF charpentier, chef d’équipe pour la reconstruction de la flèche, a coordonné 40 artisans. Nommé directeur général adjoint de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris en décembre 2019, il a été choisi pour seconder Philippe Jost.
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Lou Karoui : Initialement diplômée d’une école d’ingénieurs en agronomie, elle est devenue apprentie charpentière aux Ateliers Desmonts. Elle a contribué à l’élaboration du mémoire technique pour l’appel d’offres de reconstruction des charpentes gothiques et a été chargée, en collaboration avec l’Office national des forêts, du suivi de l’approvisionnement en bois pour la nef et le chœur de la cathédrale.
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Catherine Lavier : Spécialiste en archéologie du bois au Centre de recherche et de restauration des musées de France, elle a mis son expertise au service de l’analyse des vestiges de la charpente historique de la cathédrale. En examinant les morceaux calcinés de la « forêt », elle a pu extraire des informations précieuses sur la provenance des bois, leurs essences et les techniques artisanales du Moyen-Âge, contribuant ainsi à la compréhension de l’histoire de la cathédrale et des pratiques de construction médiévale.
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Lise Leroux : Ingénieure spécialiste des pierres au Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques du ministère de la Culture. Elle a été appelée au chevet de Notre-Dame de Paris pour expertiser l’état des pierres de la cathédrale.
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Stefan Lücking : Peintre verrier allemand basé à Borchen en Rhénanie-du-Nord, il a minutieusement restauré deux fenêtres en vitrail de 72 mètres carrés entre l’été 2022 et septembre 2024. Avec son partenaire Stephan Lübbers, il a passé d’innombrables heures à nettoyer les vitres noircies par l’incendie, à recoller les morceaux brisés lors du démontage et à réinstaller les cadres, contribuant ainsi à redonner leur splendeur d’antan aux trésors vitrés de la cathédrale.
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Mathieu Delaire, cordiste au sein de l’entreprise Jarnias, a joué un rôle crucial dans la sécurisation et la consolidation de Notre-Dame de Paris après l’incendie de 2019, intervenant dans des zones inaccessibles aux autres corps de métiers. Ancien militaire, ayant servi au Kosovo, au Gabon, en Afghanistan et au Mali, il a mis ses compétences de précision, de rigueur et de discipline au service de la restauration de la cathédrale, participant notamment à des missions délicates comme la préparation de la mise hors d’eau des gargouilles, le bâchage de la nef et les relevés photographiques des voûtes endommagées.
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Matteo Pellegrino : Charpentier à la hache aux Ateliers Perrault, il aparticipé à la reconstruction de la charpente de Notre-Dame de Paris en tant que responsable de l’équarrissage, utilisant des techniques médiévales pour façonner les poutres. Il a contribué à la sélection minutieuse des arbres et à leur transformation en poutres, veillant à respecter les méthodes ancestrales pour recréer fidèlement la charpente du XIIIe siècle, notamment en utilisant des outils traditionnels comme la douleur (sorte de hache) pour l’équarrissage manuel.
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Hank Silver : Tailleur de pierre originaire des États-Unis, a contribué à la restauration des voûtes et des arcs-boutants de Notre-Dame de Paris, apportant son expertise en techniques traditionnelles de construction. En rejoignant l’équipe de restauration, il a travaillé à la réhabilitation de ces éléments architecturaux essentiels, veillant à préserver l’intégrité historique de la cathédrale tout en utilisant des méthodes artisanales adaptées au patrimoine médiéval.
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Arnaud Timbert : Professeur d’histoire de l’art du Moyen Âge, il a contribué de manière significative à la réflexion sur la restauration de Notre-Dame de Paris, notamment à travers ses conférences et publications sur les chantiers de restauration du XIXe siècle. Dans le cadre du cycle de conférences « Notre-Dame au fil des siècles » organisé par la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, il a présenté une analyse approfondie des pratiques de restauration de Viollet-le-Duc, démontrant l’importance d ‘une approche respectueuse et réfléchie dans la restauration des monuments historiques.
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Michael Burrey, charpentier et enseignant dans une école professionnelle à Boston, a contribué au projet de reconstruction de Notre-Dame de Paris en partageant son expertise sur les techniques de charpenterie anciennes. Ses compétences ont permis de restaurer des éléments essentiels de la cathédrale, mettant en lumière l’importance de transmettre des savoir-faire artisanaux dans des initiatives patrimoniales majeures.
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Mathieu Delaire, cordiste au sein de l’entreprise Jarnias, a joué un rôle crucial dans la sécurisation et la consolidation de Notre-Dame de Paris après l’incendie de 2019, intervenant dans des zones inaccessibles aux autres corps de métiers. Ancien militaire, ayant servi au Kosovo, au Gabon, en Afghanistan et au Mali. Il a mis ses compétences de précision, de rigueur et de discipline au service de la restauration de la cathédrale, participant notamment à des missions délicates comme la préparation de la mise hors d’eau des gargouilles, le bâchage de la nef et les relevés photographiques des voûtes endommagées.
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Isabelle Baudoin, maître verrier basée à Saint-Maur-des-Fossés, a été chargée de restaurer quatre verrières situées du côté sud de Notre-Dame, à la croisée du transept et du chœur, représentant un travail délicat sur des vitraux du XIXe siècle qui n’avaient jamais été restaurés. Sa mission, qui s’est étendue de 2022 à 2023, a consisté à nettoyer, décontaminer et consolider les vitres endommagées par la suie et la chaleur de l’incendie de 2019, en utilisant des techniques précises de restauration.
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Guillaume Bardet, designer et sculpteur français diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, a été choisi en 2023 pour créer le nouveau mobilier liturgique de la cathédrale. Son projet, qui comprend cinq éléments clés en bronze – l’autel, la cathèdre et les sièges associés, l’ambon, le tabernacle et le baptistère – se distingue par une esthétique puissante et intemporelle, conçue pour s’intégrer harmonieusement dans le cadre sacré et majestueux de la cathédrale.
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Émile-Armand Benoit, meilleur Ouvrier de France en couverture-ornementation, a joué un rôle crucial dans la restauration de Notre-Dame. Il a dirigé l’équipe chargée d’installer à plus de 90 mètres de hauteur la couverture de la flèche reconstruite et les ornements métalliques qui la subliment, transformant ainsi le plomb en décorations élaborées.
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Jean-Charles de Castelbajac : Créateur de mode français, a conçu les vêtements et ornements liturgiques pour la réouverture de Notre-Dame de Paris le 7 décembre 2024, habillant ainsi 700 membres du clergé. Inspiré par le thème de la lumière et du rayonnement, il a créé des pièces alliant simplicité et modernité, comme la chasuble de l’archevêque ornée d’une croix dorée avec des éclats colorés, symbolisant la vitalité et le dynamisme de l’Évangile. En 1997, il avait conçu le vestiaire liturgique arc-en-ciel porté par le pape Jean-Paul II, les évêques et les prêtres lors des Journées mondiales de la jeunesse.
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Romain Gubert : Journaliste au magazine Le Point, il a coécrit, avec la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, La nuit de Notre-Dame par ceux qui l’ont sauvé, un livre sur l’incendie de Notre-Dame de Paris. Cet ouvrage a servi d’inspiration pour la série Netflix Notre Dame, la part du feu, qui offre une perspective romancée et chorale de l’événement, mêlant le récit des pompiers à celui de personnages fictifs gravitant autour de la cathédrale pendant l’incendie.
Texte : Katia Barillot
06.12.24