Consacré à l’art du XVIIIe siècle, le magnifique – et trop méconnu – musée Cognacq-Jay, rue Elzévir, non loin du musée Picasso, a été le théâtre d’un braquage d’une grande violence, mercredi 20 novembre 2024.
A 10 h 25, quatre hommes cagoulés, armés de battes de baseball et de haches, ont fait irruption dans le musée alors que des visiteurs et des agents étaient présents. Les malfaiteurs ont brisé des vitrines et volé sept objets précieux avant de s’enfuir à scooter. Les enquêteurs penchent pour un vol sur commande.
Les artefacts, sertis de pierres précieuses, étaient exposés dans le cadre de l’exposition « Luxe de poche », qui devait s’achever le 29 septembre. Son succès avait conduit sa direction à la prolonger jusqu’à fin novembre…
L’exposition, qui comprenait des objets de la collection d’Ernest Cognacq et Marie-Louise Jaÿ, avait bénéficié de prêts du Louvre. Le musée déplore le vol de deux tabatières datant du XVIIIe siècle, signées Johann Christian Neuber (vers 1763-1770) et Daniel Baudesson (1760-1770).
Ont également été dérobées deux œuvres provenant des collections royales anglaises et une de la Gilbert Collection, au Victoria and Albert Museum de Londres.
Le préjudice est estimé à environ 1 million d’euros. Aucun blessé n’a été signalé. Une enquête pour vol à main armée en bande organisée a été ouverte par le parquet de Paris.
Le musée a été fermé immédiatement et une cellule psychologique a été mise en place pour les agents et les visiteurs présents lors du braquage. Ce cambriolage en plein jour s’inscrit dans une série d’incidents similaires, notamment un autre vol survenu au musée du Hiéron à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) le lendemain, le 21 novembre.
Dans le Marais, le musée Cognacq-Jay est l’un des préférés du Marais Mood. Cette petite merveille du patrimoine français n’est en principe à rater sous aucun prétexte pour les amateurs d’art classique. Aucune excuse n’est permise car, comme tous les musées gérés par la Ville de Paris, l’entrée est gratuite !
Installé dans un hôtel particulier en parfait état, ce « mini-Louvre » est entièrement dédié au XVIIIe avec quelques chefs-d’œuvre signés Rembrandt, Canaletto, Greuze, Vigée Le Brun, Quentin de la Tour, Watteau, Fragonard, etc. Il repose sur la collection léguée par les fondateurs de la Samaritaine, Ernest Cognacq et Marie-Louise Jaÿ.
Texte : Katia Barillot
Photos : ©Le Marais Mood
29.11.24